Collections de Sciences naturelles - Les 2 aigles de Zola
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Les deux aigles de Zola
Modification de l'article : août 2024.
L’aigle de la collection des objets de Sciences naturelles
La Cité scolaire Emile-Zola conserve précieusement un aigle naturalisé.
Il était une fois par un lundi matin des années 1956-1957, un élève d’une classe préparatoire aux grandes écoles, supposé être un véto [peut-être un agro ? ] qui apporta un grand rapace au lycée de garçons de Rennes. D’où venait cet oiseau ?
Il aurait était abattu dans l’Orne. A cette époque, la protection des rapaces n’existait pas.
Le responsable du laboratoire de Sciences naturelles de l’époque, Pierre Garbarini, décida en urgence de le faire naturaliser pour enrichir la collection. Une maison fort connue, mais aujourd’hui disparue, se chargea de ce travail délicat : la maison Choplin à Angers. L’étiquette fixée au socle indique ‘’naturaliste apprêteur’’ et non taxidermiste.
Le but était de bien conserver l’anatomie apparente et de respecter une attitude et une expression caractéristiques de l’animal au plus près du naturel.
L’aigle du lycée montre ses ailes très déployées. Il est prêt à prendre son vol pour regagner le ciel.
La conservation est tout un art, d’autant que l’aigle était réputé conserver toute sa jeunesse !
Dans l’antiquité on croyait que l’aigle renouvelait son plumage en volant directement vers le soleil et ensuite en plongeant dans l’eau. On le disait capable de s’élever jusqu’à ce qu’il soit perdu de vue.
L’objet de collection a subi quelques outrages du temps. Ses plumes défraîchies, ont pris une teinte plus claire, mais ont conservé leur allure et majesté.
Il a aussi échappé en 1968 à l’embarquement dans une ‘’arche de Noé’’, conduite par le proviseur Gabriel Boucé et échouée au sommet de la butte du boulevard de Vitré à Rennes sur le site de La Grenouillais.
L’étiquette de cet outil pédagogique indique ‘’Aigle royal Falconiformes’’, un Aquila chrysaetos ou regalis.
Son appellation d’espèce correspond à la couleur dorée de ses plumes de la nuque à l’occiput. A ne pas confondre avec l’aigle impérial Aquila heliaca ou imperialis. L’ordre des falconiformes a évolué depuis les années 50. Les aigles avaient été placés en classification classique dans cet ordre avec les faucons.
Est-il vraiment un aigle royal ?
L’Orne où il a été abattu n’était pas sa zone géographique habituelle. Il se pourrait qu’il soit un spécimen isolé.
Si a priori nous ne remettons pas en cause l’identification faite à l’époque, nous lançons une enquête à la lumière
des réflexions scientifiques d’aujourd’hui.
Quelques indices :
longueur : 68 cm,
envergure : environ 165 cm,
couleur du plumage un peu défraîchi par le temps : se reporter aux photos récemment prises,
Le dessous de la queue, très clair côté croupion, se termine par une large bande noire. Voir photo ci-dessous à droite.
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L’aigle héraldique impériale du lycée
Un second aigle est resté au lycée malgré les changements de régime politique depuis plus de 150 ans.
L’aigle est devenu un nom féminin.
Une aigle héraldique impériale est restée figée dans la pierre calcaire du fronton de l’entrée principale du lycée.
Deux aigles différents, l’un naturalisé, l’autre minéralisé, mais conservés dans le patrimoine du Lycée Zola.
Au-dessus de l'entrée principale, l’aigle de pierre est facilement reconnaissable.
L’aigle du Second Empire sculpté par Jean-Baptiste Barré surmonte l’horloge du bâtiment principal sur lequel est inscrite la date de 1863.
Souvent des pigeons sont aperçus tournoyant autour de l’aigle immobile et impassible.
Quelle est son attitude ?
Bien différente de l’aigle naturalisé de la collection des Sciences naturelles. Différente aussi de l’aigle héraldique napoléonienne de 1804, mais comparable à celle du timbre utilisé au lycée de Rennes pendant le Second Empire et des timbres postaux dits ‘’aigles des colonies’’ émis entre 1859 et 1865.
L’aigle de pierre aux ailes déployées a perdu sa couronne, mais tient un globe de sa patte gauche.
Soumis aux intempéries et aux pollutions, lentement il prend une patine sombre, presque noire par endroits.
La tête aurait pu être tournée vers le soleil et regarder la lumière en face.
Dans l’antiquité on croyait que l’aigle, à la différence des autres oiseaux, avait la capacité de fixer le soleil.
Au lycée Zola de Rennes, il regarde à senestre. La position du bâtiment a fait pointer la tête vers le nord.
Deux aigles conservés différents, deux rescapés figés au lycée Zola pour la petite ou pour la grande histoire.