Éloge des caves et autres recoins …
A Zola, sous la plupart des bâtiments reconstruits par Jean-Baptiste Martenot, gisent de profondes caves. Elles fascinent les élèves qui, de génération en génération, se sont donné des frissons en s’obstinant à nommer « souterrains » leurs couloirs que beaucoup d' »anciens » se vantent d’avoir arpentés. Caves qui ont servi, en avril 2023, de décor ad hoc pour l' »Escape game » qui a clos la semaine d’activités organisée par les élèves du Club Patrimoine (photo).
Utiles à la ventilation basse des grandes cheminées sur lesquelles, jusqu’à l’installation du chauffage central[1], se branchaient les tuyaux d’évacuation de poêles impressionnants, ces caves servaient bien sûr, au premier chef, de lieux de stockage pour le combustible et les denrées destinées aux cuisines, d’entrepôts pour du mobilier de remplacement, de réserves pour les matériels nécessaires à certains enseignements mais aussi d’espaces pour l’installation de douches.
Il fallut par deux fois céder la majeure partie des locaux : de 1914 à 1919 pour les besoins de l’Hôpital complémentaire n°1 chargé de la rééducation des blessés[2], et de nouveau, de 1940 à 1944, pour faire place aux services de la Feldpost et aux opérations de transmission de la Luftwaffe. L’espace des caves connut alors des redistributions dont nous ignorons presque tout.
Ajoutons qu’au fil du temps, les vastes caves du lycée servirent aussi de débarras commodes où furent paresseusement entassés des matériels, des documents, des meubles dont on n’avait plus l’usage mais qu’on répugnait à évacuer. Il suffisait de les descendre… à moins d’avoir trouvé un recoin tout proche pour les entreposer. A chaque étage en effet, entre la cage des escaliers et le mur extérieur des bâtiments, sont ménagés des passages transformés (ou transformables) en petits cabinets qui peuvent offrir des recoins propices à la relégation de ce qui ne sert plus.
L’Amélycor a localisé les « trésors » ainsi accumulés, mais n’a pas fini d’en faire le tour.
– à preuve la collection de cartes murales inventoriée en 2022-2023 par Jean-Yves Queutey.
– à preuve aussi la collection de planches d’Histoire Naturelle étudiée par Gérard Le Coroller.
La première avait, par étapes, migré pour l’essentiel, dans les caves, dans l’ancien local des « Chardons Bleus » – les Éclaireurs du lycée – et la seconde attendait nichée dans un recoin du laboratoire de Sciences naturelles. Le « dossier » de cet Écho des Colonnes leur est consacré.
L’âge de l’établissement ne fait pas tout ! Sans ses caves et ses recoins le patrimoine de la cité scolaire Emile-Zola se serait-il révélé aussi riche ?
Thépot
Une cave prête pour l’Escape game
