René Turin (1879 – 1916)
Capitaine de cavalerie Pilote Aviateur commandant l’Escadrille n° 151
Déclaré 3 jours après sa naissance à Brest, le 10 février 1879, par son père Edmond Turin, lieutenant de vaisseau, en présence de deux autres lieutenants de vaisseau (dont un de Trobriand), le jeune René Marie Joseph Turin semblait tout désigné pour rentrer dans « La Royale ». Inscrit en octobre 1890 en 5ème au lycée de Rennes – ville dont sa mère Mathilde Pointeau était originaire et où la famille était domiciliée au 1, Contour de la Motte – il est dit « de Brest » ce qui signifie qu’il avait commencé ses études dans le Finistère.
Sans être brillantes au point d’être régulièrement signalées dans les palmarès de distribution des prix,2 ses études au lycée se déroulent sans accroc, si bien qu’il est
bachelier complet à l’âge de 17 ans. Trois ans plus tard il fera partie de la promotion « d’In Salah 1899-1901 » de l’Ecole militaire spéciale de Saint-Cyr, sans que nous
sachions s’il a préparé le concours au lycée de Rennes – ce qui est probable.
A défaut de Marine, René Turin s’est donc quand même engagé dans le métier des armes, choisissant la Cavalerie à l’issue de ses trois ans d’engagement pour entrer à
l’Ecole de Saumur où il sera blessé à deux reprises.
Sorti en 1901 avec le grade de sous-lieutenant, il est nommé lieutenant en 1903 et c’est au 1er novembre 1914, qu’il gagne ses galons de capitaine.
A cette date y a trois mois que l’Europe a basculé dans la guerre mais aussi trois mois que la carrière de René Turin a pris une orientation nouvelle : après avoir suivi
des cours à Pau en juin et juillet, il était, en effet, devenu Officier observateur en aéroplane. L’aéronautique militaire ne date que de 19124, mais tout le monde parie alors
sur son rôle d’accompagnement des combats terrestres. Devenu élève pilote en janvier
1915 il obtient son brevet civil dès février (n° 1793) et en avril, son brevet militaire de pilote qui n’en est, lui, qu’au numéro 768 ! Le 1er mai 1915 il devient commandant de
son escadrille, l’escadrille dite N15 (le numéro d’ordre étant précédé d’un N car elle utilise des biplans Nieuport). Le 11 septembre 1915, blessé à la jambe droite dans un
Ainsi est-il désigné dans le Livre d’or des anciens élèves du lycée de Rennes, Oberthur, Rennes, 1922, p 210 – Téléchargeable sur Gallica
On note cependant qu’il est sérieux pour avoir obtenu en classe de Rhétorique (1ère) un 1er accessit au Tableau d’honneur de l’internat (il est « externe surveillé »),
bon en Français (4ème accessit cette même année 1894-95). L’année suivante (1895-96 en Maths-Elem) il a le 3ème accessit en Philosophie et en Dessin d’imitation.
Comme l’indique sa fiche matricule recopiée sur le site d’Albin Denis spécialiste de l’escadrille n° 15/ http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/escadrille015.htm
Et il faudra attendre 1924 pour que l’on parle d’Armée de l’Air
René Turin en 1916 Légion d’honneur, Croix de guerre et Military Cross, 7 citations à l’ordre de l’Armée dont une anglaise
combat aérien il réussit au prix d’un piqué de 1000 m à sauver son avion et à ramener indemne son observateur, le sous-lieutenant Antoine Laplace. Son fait d’arme le plus marquant est toutefois, d’avoir, le 10 février 1916, attaqué et mis en fuite cinq appareils allemands ; exploit qui lui a valu d’être décoré de la Military Cross des mains du Général Allenby, commandant de la troisième armée britannique. Mitraillé dans la région de Vermandovillers, alors qu’il volait en rase-motte, il y trouva la mort le 6 septembre 1916. Le surlendemain, son corps sera ramené d’entre les lignes, où son avion avait été repéré. Henri Turin avait 37 ans.
C’est l’AMA (Association du Mémorial des aviateurs) en la personne de Jean-Marie Bena, lieutenant colonel honoraire, qui a pris contact avec l’Amélycor pour compléter ses informations concernant René Turin. Cette association, constituée en 2012, est adossée au Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget où elle s’est donné pour tâche de développer le Mémorial des aviateurs morts en mission.
Mémorial en forme de borne de consultation multimédia en 3D, située à l’intérieur du Musée et qui, entre autres informations, devrait livrer, dans l’idéal, la biographie de chacun des aviateurs concernés. Des dizaines de milliers de dossiers à constituer en perspective !
L’Amélycor a fait les recherches, a transmis les informations glanées dans les fascicules de Distributions des prix et dans le Livre d’or du Lycée de Rennes qui a repris la photo ci-contre en escamotant bizarrement la Military Cross. Elle a signalé à l’AMA que ce livre précieux, même si il n’est pas exempt d’erreurs, mentionne sept autres aviateurs Morts pour la France, issus de l’établissement.
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René Turin (1879-1916)