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BROSSEAU Jacques, Henri, Jean, Maurice

Né le 2 février 1921 à Reims (Marne),

tué au combat le 19 août 1944 à Pourrières (Var)

chef de chantier, résistant FFI, membre de

l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

L’enfance de Jacques Brosseau fut marquée par la Grande Guerre. Son père Henri Joseph Eugène Brosseau, s’était engagé pour trois ans en 1913. Il fut affecté au 135e régiment d’infanterie qui, dès le début de la Première Guerre mondiale, le 22 août 1914, paya un lourd tribut : lors de ce jour qualifié de « plus meurtrier », 27 000 soldats français périrent sur la frontière franco-belge. Henri Brosseau fut grièvement blessé au pied, le 23 août 1914, en montant à l’assaut à Bièvres dans les Ardennes. Capturé par les Allemands, de retour en France après un an de captivité, il fut réformé en décembre 1915. La cheville fracturée, amputé de plusieurs orteils, il fut hospitalisé dans différents établissements, et déclaré inapte

en 1918. En congé illimité de démobilisation à Reims, il épousa Suzanne Ernestine Juliette,

née Grandin, qui donna naissance à Jacques. Titulaire d’une pension d’invalidité, Henri
Joseph Brosseau exerça les professions de peintre en bâtiment, puis de commerçant. Il est probable que ces événements et la souffrance qu’il avait endurée aient influé sur l’engagement patriotique ultérieur de son fils.

Le 22 mai 1933, Eugène Brosseau, devenu veuf, se remaria avec Gabrielle Eugénie Pontchateau à Redon, en Ille-et-Vilaine, où il s’installa. Le jeune Jacques fut inscrit, en classe de sixième, comme pensionnaire au lycée de garçons de Rennes (Ille-et-Vilaine). Il y fut scolarisé, au moins jusqu’en classe de première B, en 1938-1939. Excellent élève, il obtint, en classe de seconde AB, un prix de fondation du lycée, le prix Émile Maheu. Celui-ci récompensait « un élève qui s’(était) distingué dans les études scientifiques et, de préférence qui se destin(ait) à la marine ». Il passa, en juillet 1939, sa première partie du

B ccalauréat, série B, au centre de Rennes.

Rentré dans la vie active, Jacques Brosseau travailla, pendant la Seconde Guerre mondiale, à la Cablerie métallique parisienne. A la demande du ministère des armées, cette société déplaça son siège dans la Creuse.

Jacques Brosseau fut chef de chantier pour cette entreprise dans le quartier

industriel et populaire de Saint-Henri, à Marseille (XVIe arr., Bouches-du-Rhône).

Établi dans la cité phocéenne, il y épousa, le 27 février 1943, Marie Albertine

Verrone. Menacé par le Service du travail obligatoire, il se réfugia dans l’arrière-pays

provençal, à Pourrières où il participa à la Résistance. Il aurait alors logé quelque temps, dans ce village, à l’Hôtel-Café du Var.

Après le débarquement de Provence, le groupe de l’Organisation de résistance de l’armée auquel il appartenait, prit ses quartiers à la ferme de Planet, près du vallon qui conduit de Pourrières au lieu-dit Le-Puits-de-Rians (Var). Celui-ci, limitrophe des Bouches-du-Rhône, ouvre le passage vers Vauvenargues et Aix-en-Provence.

Le 19 août 1944, alors que les premiers détachements américains s’avançaient dans cette direction, Jacques Brosseau, à la tête d’un groupe d’une vingtaine d’hommes, engagea le combat contre un convoi allemand qui circulait, dans ce vallon très encaissé, sur la route départementale 23. L’affrontement fut violent et les résistants furent contraints de se replier.

Un maquisard, Félix Fabre, fut déchiqueté par une grenade et Jacques Brosseau fut abattu à quelques pas de son camarade.

Jacques Brosseau fut homologué sous-lieutenant FFI et reçut la mention « Mort pour la France ». Son nom et celui de Félix Fabre sont inscrits sur une stèle érigée sur le lieu de leur décès et sur une plaque apposée sur le monument aux morts 1914-1918 de Pourrières

(comme Jacques Brosseau). Le nom de Jacques Brosseau est gravé, à Redon, sur le monument aux morts et la plaque commémorative de l’église Saint-Sauveur (comme Brosseau J.). Il figure aussi sur la plaque commémorative du lycée Zola de Rennes. Une petite rue du quartier de Saint-Henri à Marseille a reçu le nom de Jacques Brosseau qui est également honoré sur le monument aux morts du XVIe arrondissement de la cité phocéenne.

Robert MENCHERINI

 

Brosseau
Écho des Colonnes, ÉdC-59
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